Antoine de La Faire prend la présidence d’ENGIE BiOZ au moment où l’entreprise accélère sa croissance et le développement des énergies renouvelables s’impose comme une nécessité pour notre pays.
depuis février 2022 (Crédit : Antoine Meyssonnier)
Comment percevez-vous la stratégie mise en place par ENGIE BiOZ ?
Elle est enthousiasmante, mobilisatrice et porteuse d’avenir ! Notre stratégie est au cœur d’une économie circulaire qui consiste à traiter des matières organiques de différentes natures, notamment agricoles, et à les valoriser par la production de biogaz et de digestat pour les agriculteurs partenaires. Cette boucle s’avère très stimulante car elle permet de produire une énergie renouvelable injectée dans les réseaux locaux et valorisée sur place.
De plus, la stratégie d’ENGIE BiOZ s’inscrit résolument dans une dynamique nationale ambitieuse compte tenu de la volonté politique française et européenne d’accroître notre autonomie énergétique. Le contexte international amplifie la nécessité pour les pays européens de gagner en autonomie et donc d’augmenter les productions locales d’énergie. Le biométhane est une excellente réponse à cet enjeu. Au plan compétitif, le biométhane est aussi une bonne option car notre filière, gagnant en maturité, doit voir ses prix baisser graduellement dans un contexte haussier des énergies.
Il faut aussi souligner qu’ENGIE BiOZ prend soin de construire des partenariats dans la durée avec des agriculteurs, des industries agroalimentaires, des coopératives ou encore des sociétés d’économie mixte. Le modèle apporte de la sécurité en se basant sur un approvisionnement mixte d’origine agricole et industrielle. Nous cherchons d’ailleurs à encore mieux accompagner nos partenaires industriels sur le traitement des déchets à déconditionner avec le développement de nos capacités.
Quel regard portez-vous sur la méthanisation territoriale, ce concept développé par ENGIE BiOZ ?
Il s’agit d’un modèle vertueux car il permet de bien s’ancrer dans les territoires et de travailler très en amont avec les acteurs locaux. Et il contribue à répondre à des problématiques comme celle de l’agriculture qui souhaite valoriser des matières agricoles et utiliser des fertilisants organiques. Ou encore celle des industriels de l’agroalimentaire qui cherchent des débouchés pour leurs coproduits et déchets.
Aujourd’hui, la taille des installations d’ENGIE BiOZ est intermédiaire. Cela permet de drainer des flux sur un territoire à taille raisonnable, limite les rayons d’approvisionnement et facilite l’acceptabilité sociétale et une bonne intégration sur les territoires.
Par ailleurs, nous constatons un attrait croissant de la part des collectivités locales pour cette énergie de proximité qu’est le biométhane.
Selon vous, pourquoi un agriculteur choisirait de rentrer dans un projet de méthanisation porté par ENGIE BiOZ ?
Nos équipes connaissent l’agriculture, comprennent les attentes et les enjeux des agriculteurs, et sont donc en mesure de proposer un modèle intéressant pour les agriculteurs, d’un point de vue technique, économique et environnemental. C’est un point fort.
Nous savons aussi nous adapter sur le type d’intrants, les volumes proposés, nous avons des experts pour gérer la logistique et nous faisons tout pour comprendre les contraintes agricoles. Nous assurons un service de qualité, rendu à l’agriculteur. Nous avons encore progressé sur cette prestation avec l’accent mis sur les performances agronomiques attendues par nos partenaires.
Dans le cadre des projets agricoles, les agriculteurs doivent avoir la capacité à tenir dans la durée, certains dossiers pouvant nécessiter 10 ans avant l’exploitation. ENGIE BiOZ a la capacité à gérer ces projets sans que les exploitants aient à prendre des risques, y compris au niveau du financement. Nous sommes également particulièrement vigilants quant à l’impact de nos installations sur les riverains.
Dans le respect des uns et des autres, notre démarche a pour but de favoriser la tranquillité des agriculteurs et d’éviter les effets rebonds. Nous visons une qualité d’exploitation irréprochable et un impact environnemental positif sur le cycle de l’activité.
Que pensez-vous de la critique faite à la filière allemande sur le détournement de terres agricoles au profit exclusif de la production de biogaz ?
On ne peut pas comparer la situation française à celle de nos voisins allemands. Les apports en cultures principales dans les méthaniseurs sont limités à 15 % en France. ENGIE BiOZ respecte ce principe, qui sera d’ailleurs l’un des trois points audités pour la certification RED 2 (Renewable Energy Directive version 2) à venir.
La durabilité des matières qui entrent dans le méthaniseur avec la mise en place d’une traçabilité de la parcelle jusqu’au retour au sol en lien avec les agriculteurs partenaires sera aussi contrôlée. L’analyse du cycle de vie du CO2 constituera le 3e point.
Comment voyez-vous l’entreprise à 5 ans ?
Mon ambition est de continuer à déployer ce modèle ancré sur les territoires tout en le faisant évoluer. Il doit parvenir à atteindre une maturité industrielle, afin de garantir en premier lieu la santé et la sécurité de tous sur nos sites et lors du transport de matières.
La dimension industrielle permettra également d’améliorer notre compétitivité. Je crois que l’entreprise a gardé son esprit start-up et que nous devons le cultiver : nous pouvons parvenir à marier le caractère dynamique, innovant et agile de notre PME tout en nous appuyant sur les capacités de structuration d’ENGIE.
Nos équipes font la force d’ENGIE BiOZ. Elles vont continuer à croître et à gagner en expertise sur la conception et la construction des installations, la maîtrise des processus biologiques, les approvisionnements, la valorisation agronomique, la maintenance et l’exploitation de nos sites industriels. Avec des installations de plus en plus sûres et efficaces.
