Depuis 2019, le fumier produit par les 100 vaches laitières du Gaec de la Huberdière alimente la centrale biogaz des Terres de Montaigu (85). En contrepartie, les éleveurs récupèrent du digestat pour leurs terres. Un partenariat qui s’aligne avec les valeurs des deux associés, en plus de leur faire économiser du temps et de l’argent.
Le Gaec de la Huberdière, situé à St-Hilaire-de-Loulay en Vendée, est l’un des vingt partenaires agricoles de la centrale biogaz des Terres de Montaigu. Exclusivement dédiée à l’activité laitière, la ferme compte 100 vaches de races Prim’Holstein et Brune des Alpes. Quand Vincent Bossard et son frère Jérôme ont été démarchés par ENGIE BiOZ en 2019, le projet tombait à pic : leur production laitière était justement en phase d’extension.
Nous avons pu augmenter la quantité d’animaux sans augmenter le stockage de fumier, qui part pour le méthaniseur,
explique Vincent.
Un fertilisant organique complet
La centrale de Montaigu reçoit jusqu’à 30 000 tonnes de substrat organique par an, dont 70 % d’origine agricole et 30 % d’origine agro-alimentaire. Le digestat bénéficie ensuite aux exploitations agricoles partenaires, en fonction de leurs apports. Les éventuelles quantités supplémentaires sont redistribuées entre elles. De son côté, le Gaec de la Huberdière fournit 1400 tonnes de fumier. En échange, les associés reçoivent 120 tonnes de digestat solide à épandre eux-mêmes, et 2500 m3 de digestat liquide dont l’épandage est pris en charge par ENGIE BiOZ.
L’échange couvre nos besoins en azote organique avec un fertilisant plus complet que l’azote minéral,
témoigne Vincent.
Économies en azote minéral
Jusqu’alors, la quantité de fumier dont les éleveurs disposaient était insuffisante pour les 55 ha de cultures et 120 ha de prairies. Ils complétaient avec 20 à 25 tonnes d’azote minéral à l’année. Aujourd’hui, seules 4 à 5 tonnes sont nécessaires pour les parcelles les moins accessibles. Un impact positif pour le portefeuille, mais aussi pour l’environnement. « Le digestat correspond mieux à notre vision de l’agriculture », souligne Vincent. Depuis plusieurs années, les associés travaillent en effet la conservation des sols, via le semis direct notamment. Par ailleurs, une partie du digestat liquide est épandue sans tonne. Une canalisation a été installée dès le début du projet pour desservir une grande partie de la surface, autour de l’unité de méthanisation. Une manière d’élargir la période d’épandage et d’intervenir sur toutes les cultures, en évitant le tassement du sol.
Dix jours d’épandage en moins
Ce partenariat représente un gain de temps non négligeable pour les agriculteurs. « Nous n’avons plus à gérer l’épandage du fumier, mais seulement du digestat solide. On gagne donc une dizaine de jours de travail. En plus, ENGIE BiOZ vient chercher notre fumier sur place », s’enthousiasme Vincent. Les associés sont régulièrement en contact avec le responsable du site pour la reprise du fumier et l’épandage du digestat. Quelques fois dans l’année, ils ont aussi affaire au responsable de la gestion de l’épandage d’ENGIE BiOZ.
Ce système nous convient bien,
conclut l’éleveur.
Gaec de la Huberdière
- 100 vaches laitières de race Prim’Holstein (80 %) et Brune des Alpes (20 %)
- 840 000 litres de lait produit
- 2 associés et 1 apprenti
- 175 ha dont 15 ha de céréales, 30 ha maïs, 10 ha sorgho et le reste en prairies