Étienne Peyras, ingénieur chez Enviroscop et chargé du suivi agronomique de plusieurs unités de méthanisation chez ENGIE BiOZ nous éclaire sur le digestat.
“Le digestat constitue à la fois une fertilisation de fond et un engrais organique dans lequel l’azote est rapidement libéré. Il enrichit durablement les sols parfois très appauvris en éléments fertilisants”
déclare Étienne Peyras.
La disponibilité de ces éléments est effectivement plus élevée que pour des effluents organiques tels que le fumier ou le lisier, car ils sont essentiellement sous forme minérale plus assimilable.
Un suivi agronomique précis
Des études pédologiques sont effectuées sur l’ensemble des parcelles. La nature des sols et leurs besoins sont ainsi maîtrisés.
“Nous avons aussi la particularité d’effectuer un suivi de l’azote mais aussi du phosphore sur chaque parcelle”
précise l’expert.
“Nous veillons à toujours avoir un équilibre car si nous restituons trop de phosphore, il sera ensuite lessivé”.
Il est facile de quantifier l’azote disponible* dans un digestat et donc de prévoir un plan de fertilisation en fonction des besoins des cultures.
“Chaque digestat est analysé. Les données sont précises donc les quantités apportées aussi. La composition varie peu et est parfaitement connue. De plus, le pH est neutre, ce qui contribue à stabiliser le pH des sols.”
L’acidité des sols peut avoir de lourdes conséquences en bloquant l’assimilation des éléments fertilisants. Annuellement, les apports sont ajustés en fonction des exports des cultures. De plus, l’utilisation de pendillards est imposée réglementairement pour épandre au plus proche du sol, ce qui limite le lessivage et les pertes et garantit un épandage efficace.
Économie d’intrants
Quand ils reçoivent du digestat, les agriculteurs observent une économie nette en éléments fertilisants.
“Ils y trouvent un réel intérêt économique. Le produit vient se substituer aux engrais chimiques et est plus complet, car il contient de la matière organique et des oligoéléments.”
affirme Étienne
La baisse de l’utilisation d’engrais de synthèse entraîne aussi une diminution des rejets de gaz à effet de serre. En effet, pour la production d’azote minéral, on extrait de l’azote de l’air pour le transformer en consommant une grande quantité de produits pétroliers.
* 50 à 60 % d’azote disponible dans un digestat solide contre 20-25 % dans un fumier
2 types de produits
ENGIE BiOZ propose du digestat solide et/ ou liquide : ils sont complémentaires et peuvent être associés selon les besoins. Avec un rapport azote/phosphore (N/P) variant de 1 à 1,4 et une richesse en potassium, minéraux et oligo-éléments, le digestat solide est surtout utilisé sur le maïs, le colza… Le digestat liquide contient de l’azote plus rapidement disponible sous forme ammoniacale et a un rapport N/P de 2 à 4. Il est surtout utilisé sur les céréales et les prairies. Il peut aussi remplacer l’utilisation d’un starter au démarrage sur le maïs.