Marine, chargée de valorisation agricole : « il faut beaucoup de qualités humaines »

épandage digestat liquide

Marine Beaufour est chargée de valorisation agricole chez ENGIE BiOZ, pour le secteur Normandie, Picardie et Ile-de-France. Riche en relations humaines, son poste l’amène à piloter des partenariats en amont et en aval des 5 centrales de méthanisation de sa zone. 

Quelle est la mission du service de valorisation agricole ?

Notre mission consiste à développer et faire vivre des partenariats avec le monde agricole sur les centrales en exploitation. Notre équipe compte 5 chargées de valorisation agricole, chacune responsable d’un secteur, ainsi qu’un chargé d’approvisionnement agricole et un responsable de service. En amont de la centrale, nous gérons les approvisionnements en matières agricoles dans le but de produire du biométhane : fumiers, lisiers, pailles, ensilages refusés par les animaux… En aval, nous veillons à évacuer les digestats, résidus organiques de la digestion, par la voie de l’épandage et dans le respect de la réglementation. Et ce, en satisfaisant les besoins des agriculteurs qui en bénéficient. Nous travaillons au gré des saisons : les périodes de récoltes et d’épandages rythment nos missions. Par ailleurs, notre métier compte une part importante de négociation des contrats, notamment avec les ETA (entreprises de travaux agricoles). Notre objectif est d’offrir aux agriculteurs partenaires des prestations de qualité à un coût maitrisé. Ensuite, entre deux pics d’activité, nous gérons notre budget et toute la partie administrative incombant à notre métier, par exemple : le suivi de la durabilité des intrants, avec la directive européenne RED II.

Qui sont vos partenaires au quotidien ?

Nous avons énormément de parties prenantes. Chaque chargée de valorisation travaille avec plus de 150 agriculteurs et une vingtaine d’ETA. Celles-ci réalisent les chantiers agricoles comme l’épandage, le pressage de paille ou l’ensilage, ainsi que du transport d’intrants ou de digestats. Nous sommes également en lien étroit avec des bureaux d’études externes, qui réalisent les plans d’épandages et les prévisionnels d’épandage avec impartialité. Enfin, nous travaillons avec les centrales pour coordonner les livraisons de matières agricoles, les chantiers d’épandage ainsi que le suivi analytique et réglementaire des digestats. 

Quelles sont les compétences et qualités humaines indispensables dans votre métier ? 

Je pense qu’il faut beaucoup de qualités humaines. Nous avons besoin de faire preuve de diplomatie et d’un grand sens de l’écoute. Il faut être capable de comprendre les besoins de chacun, et d’apprendre des gens avec qui on travaille. C’est important aussi d’être organisée car la gestion des différents chantiers arrive au même moment sur tous les sites méthanisation. Il faut s’assurer que tout soit cadré et maîtrisé pour éviter les imprévus. Avoir des compétences en agronomie, surtout pour la gestion des épandages, est utile. Néanmoins, on apprend beaucoup grâce aux collègues et aux agriculteurs. Des compétences analytiques globales sont nécessaires pour définir et gérer son budget, comprendre et interpréter les résultats d’analyse des digestats ou des études bibliographiques agronomiques. Il faut également avoir une certaine culture sécurité. Et réussir à la partager à nos parties prenantes, pour qui ce n’est pas toujours une évidence de porter son gilet orange et ses chaussures de sécurité sur un site industriel ! Autre atout : savoir négocier. Ce point peut se développer avec le temps et l’expérience. Bien sûr, il est essentiel de pouvoir communiquer avec les parties prenantes de manière individuelle ou en groupe et d’avoir une appétence pour les déplacements sur le terrain, que ce soit sur les sites de méthanisation, dans les fermes ou sur les chantiers d’épandage ou de récolte.  Notre métier demande enfin d’être polyvalente et de savoir prioriser pour gérer les urgences. En somme, nous sommes de vrais couteaux suisses !

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La contractualisation et les livraisons des effluents d’élevages (fumier et lisier) sont gérées par la chargée de valorisation agricole.

Quelles relations entretenez-vous avec les agriculteurs ? 

Depuis cinq ans, j’ai pu tisser une relation de confiance avec eux. Pour s’imposer dans le monde agricole, il faut avoir confiance en ses compétences tout en ayant conscience qu’on ne sait pas tout ; il faut rester humble. Nos agriculteurs sont des maillons essentiels sur nos sites. Aujourd’hui, nous avons de vraies relations de partenariat gagnant-gagnant que l’on n’a de cesse d’essayer d’améliorer. Chacun a à cœur les problématiques, besoins et contraintes de l’autre, ce qui permet de travailler ensemble durablement avec de l’entraide. C’est beau, c’est riche d’enseignement et c’est ce qui me plait beaucoup dans ce métier !

Comment travaillez-vous avec les autres pôles d’ENGIE BiOZ ?

Nous travaillons en synergie avec tous les pôles de l’exploitation en formant des équipes régionales : responsable régional, chargé de développement commercial, chargé de biologie, chargé de maintenance, chargé de logistique… Nous nous coordonnons avec les pôles industrie et biologie pour sélectionner les meilleurs intrants possibles, en prenant en compte l’impact ration ainsi que nos contraintes de stockage et la règlementation. Le chargé de maintenance nous aide à savoir si telle ou telle matière proposée peut techniquement être incorporée dans la ration. Il nous aide aussi à trouver des solutions techniques, le cas échéant. Quant au responsable régional, il arbitre des décisions prises, coordonne toutes les activités de l’équipe régionale et assure le bon relationnel avec les centrales.   

Qu’aimez-vous dans votre travail ?

J’apprécie particulièrement le relationnel avec les agriculteurs. Ils sont engagés dans la réussite des sites et se sentent concernés.  L’aspect saisonnier du métier me plait aussi : on ne s’ennuie jamais ! Dans les périodes creuses, nous avançons sur des sujets transversaux, comme des développements d’outils ou de procédures. Notre travail au sein d’une équipe exploitation regroupant des corps de métier différents nous offre une vision globale. Nous élaborons des objectifs communs pour mener nos sites vers la réussite. En touchant un peu à tout, nous développons énormément de compétences. Nos profils sont assez atypiques !

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Les chargées de valorisation agricole négocient des contrats avec les ETA, qui épandent les digestats dans les exploitations agricoles partenaires. 

Le CV de Marine

  • 2019 à aujourd’hui – Chargée de valorisation agricole, ENGIE BiOZ
  • 2016 à 2019 – Ingénieure recherche et innovation agronome en apprentissage, Sede Environnement
  • 2019 – Diplôme d’ingénieur AgroParisTech spécialité Biotech en apprentissage
  • 2016 – BTSA en analyses biologiques, biotechnologiques, agricoles et environnementales en apprentissage en laboratoire d’écotoxicologie

ENGIE – BiOZ
10 bd de la Robiquette - BP 86115
35761 Saint Grégoire Cedex - France