Sécurité et traçabilité sur le site du Mans – Le Monné

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Emmanuel Philibert, Responsable de la Centrale Biogaz du Mans – Le Monné

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Pour Emmanuel Philibert, responsable de la Centrale de méthanisation du Mans – Le Monné, la sécurité des salariés est primordiale.
Crédit : Antoine Meyssonnier

Emmanuel Philibert, Responsable de la Centrale Biogaz du Mans – Le Monné, nous parle de la sécurité et la traçabilité des matières sur son site.

“La sécurité est ma priorité sur le site.” affirme Emmanuel Philibert, responsable du site de méthanisation du Mans.
Les points de vigilances sont en effet nombreux sur ce site classé ICPE (installation classée protection de l’environnement). La centrale est équipée de deux cuves en béton de 4500 m3 pour digérer les rations, et de deux cuves de 6000 m3 pour stocker le digestat liquide.

Nous avons un système de gestion des matières pour éviter toutes émissions dans l’environnement. Une sonde mesure le niveau de remplissage pour éviter les débordements. Si un incident empêche l’arrêt du remplissage, le LSH (sonde de niveau haut) coupe l’alimentation de la cuve et ferme automatiquement les vannes. Ainsi, la matière reste en cycle fermé.

explique-t-il.

Sur le site, un bassin permet aussi de collecter les eaux pluviales. Quand il est plein, les eaux sont rejetées dans le tout à l’égout après contrôle de leur propreté.

“La sécurité est ma priorité sur le site.” affirme Emmanuel Philibert, responsable du site de méthanisation du Mans.
Les points de vigilances sont en effet nombreux sur ce site classé ICPE (installation classée protection de l’environnement). La centrale est équipée de deux cuves en béton de 4500 m3 pour digérer les rations, et de deux cuves de 6000 m3 pour stocker le digestat liquide.

Pilotage à distance

Toutes les pompes et vannes sont pilotables à distance. La nuit, un salarié d’astreinte est alerté sur son téléphone et traite le problème à distance via la supervision. Sinon, il intervient sur le site.
“Le temps de trajet entre l’habitation et le lieu de travail est une condition d’embauche, pour pouvoir intervenir vite.” ajoute Emmanuel.
Une procédure de fermeture du site a été mise en place et certains organes sont ainsi contrôlés tous les jours avant le départ du site.

Réduire les problèmes d’odeurs

Pour le grand public, l’inquiétude concerne souvent les odeurs. Emmanuel prend cet aspect au sérieux : “Nous sommes vigilants sur les émanations d’odeurs. L’air du bâtiment principal  est renouvelé et les flux d’air passent dans un biofiltre comportant une tour de lavage permettant de traiter les odeurs. Si nous sommes appelés pour une problématique d’odeur, nous prenons le temps de répondre à cette demande afin d’identifier l’éventuelle source et régler le problème rapidement. Nous avons de très bonnes relations avec nos riverains. Et pour garder une trace des plaintes liées aux odeurs et mener les actions d’amélioration, nous avons mis en place un registre d’enregistrement.”

Écarter les risques d’émanation de gaz

Le méthane produit est directement injecté après épuration. Il n’est pas stocké.
“En cas d’impossibilité d’injection, ce qui est très rare, nous avons différents dispositifs de sécurité et notamment nous brûlons le gaz dans une torchère. Bien sûr, ce n’est pas l’objectif, mais c’est une mesure de sécurité efficace.” confie le responsable du site.
Sur ce type d’installations, pour écarter les risques d’explosion, tout le matériel proche des installations gaz est atex, c’est-à-dire certifié pour les Atmosphères Explosibles.

Assurer la sécurité des salariés

La sécurité des salariés est l’autre point primordial pour Emmanuel : “Tout le monde porte des vêtements de sécurité à haute visibilité. Les salariés sont équipés d’un détecteur de gaz.”
En effet, à l’ouverture d’une cuve, une émanation est possible et il faut parfois laisser ventiler quelques instants. “Par ailleurs, les appareils sont consignés et tout le monde possède un cadenas. Si nous intervenons sur une machine en physique, nous l’arrêtons et posons le cadenas afin d’éviter que l’automatisme se mette en route.”
Chaque personne travaillant sur site est formée et sensibilisée à tous les risques : électriques, chimiques (huile pour les engins, désinfectant) et biologiques. De même, les salariés sont formés à la conduite d’engins en sécurité, au travail en hauteur et sont tous SST (Sauveteurs, Secouristes du Travail). En cas de problème majeur, le responsable de site a la possibilité de solliciter son responsable régional.

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Toute l’équipe de la Centrale du Mans – Le Monné est réunie sur le site, en vêtements de sécurité.
Crédit : Antoine Meyssonnier
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Crédit : Antoine Meyssonnier

Un logiciel pour la traçabilité

Si la sécurité du site est surveillée de près, il en va de même pour la traçabilité. “Notre logiciel Biogasview® enregistre tout : les déchets entrants et sortants, la facturation.” explique Emmanuel.

Tous les produits entrants sont analysés pour connaître le pouvoir méthanogène et les caractéristiques physicochimiques. Ces données sont enregistrées, tout comme le poids des camions d’approvisionnement à l’entrée et à la sortie. Il y a aussi des compteurs sur les pompes, les cuves et tous les organes d’incorporation de matière. Nous renseignons chaque tonnage entrant dans l’unité, pour chaque type de produit. Les déchets entrants sont accompagnés d’un BSD (bordereau de suivi des déchets). Quand je reçois un camion de biodéchets provenant d’une trentaine de magasins, je reçois trente BSD.

détaille-t-il

De même, tout ce qui sort du site est sujet au plan d’épandage et est analysé en laboratoire, avec archivage pour la traçabilité.

La Centrale Biogaz du Mans
Le Monné en quelques chiffres

  • Investissement : 11 millions d’euros
  • Production de biométhane : 26 GWh/an
  • Capacité : 300 Nm3/h injectés en continu dans le réseau de gaz
  • Volume de digestion : 9 000 m3
  • Type de substrats : 33 % d’origine agricole, 62 % d’industries agro-alimentaire, 5 % de collectivités
  • 27 exploitations agricoles partenaires soit plus de 2 000 ha de surface d’épandage

ENGIE – BiOZ
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